Selon un rapport paru jeudi 23 janvier, les pays de l’Union européenne ont franchi une étape clé dans la transition énergétique. En 2024, ils ont produit près de la moitié de leur électricité avec des énergies renouvelables et réduit leur recours aux énergies fossiles.
Un petit pas pour l’énergie, un grand pas pour l’Union européenne. En 2024, l’UE a franchi une étape majeure dans sa transition énergétique : pour la première fois, l’énergie solaire a surpassé le charbon dans la production d’électricité. Selon un rapport du groupe de réflexion Ember rendu public ce jeudi 23 janvier, le solaire a contribué à 11,1 % de l’électricité de l’Union, tandis que le charbon est tombé en dessous de 10 % (9,8 %).
Cette progression du solaire s’inscrit dans une tendance plus large de croissance des énergies renouvelables. D’après cette vaste enquête, la part des renouvelables dans le mix électrique européen a atteint 47 % en 2024, contre 34 % en 2019. Parallèlement, « les combustibles fossiles [ont perdu] leur emprise sur l’énergie de l’UE », souligne le docteur Chris Rosslowe, auteur principal du rapport. Leur part a diminué de 39 % à 29 % sur la même période.
Le document souligne que l’augmentation de la production solaire a été particulièrement marquée dans des pays comme l’Espagne et les Pays-Bas, où des politiques incitatives ont favorisé le déploiement rapide de panneaux photovoltaïques. L’Espagne a ainsi vu sa production solaire augmenter de 41 % en 2024, tandis que les Pays-Bas ont enregistré une croissance de 22 %. L’Allemagne, leader historique du solaire, continue d’étendre ses infrastructures avec une augmentation de 13 %, tandis que des pays d’Europe de l’Est, comme la Pologne, ont investi massivement, enregistrant une croissance de 24 %.
En France, cette transition est également notable. Le pays compte désormais plus d’un million de sites de production électrique, une augmentation significative depuis 2010, principalement due à l’essor du solaire en autoconsommation. Cette expansion nécessite des adaptations dans la gestion des réseaux et des investissements massifs pour soutenir la croissance continue des énergies renouvelables.
L’essor des énergies renouvelables a également eu des répercussions économiques positives. Depuis 2019, l’UE a économisé 59 milliards d’euros en réduisant ses importations de combustibles fossiles, grâce à l’augmentation de la capacité éolienne et solaire.
Plus largement, cette tendance positive s’inscrit pleinement dans les objectifs du Pacte vert pour l’Europe, qui vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Le développement du solaire et des autres énergies renouvelables est essentiel pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, stimuler l’innovation technologique et renforcer la sécurité énergétique de l’UE. « Au début du Pacte vert pour l’Europe en 2019, peu de gens pensaient que la transition énergétique de l’UE en serait là aujourd’hui : l’éolien et le solaire relèguent le charbon aux marges et poussent le gaz dans un déclin structurel », appuie Chris Rosslowe. Ce pacte encourage également la diversification des sources d’énergie et la création d’emplois verts pour une économie plus durable.
Malgré ces avancées, des défis subsistent. Le secteur éolien, par exemple, doit plus que doubler sa capacité d’ici 2030 pour atteindre l’objectif de 34 % fixé par l’Union européenne, indique le rapport. De plus, le système électrique européen doit gagner en flexibilité, notamment en augmentant les capacités de stockage, afin de maximiser l’utilisation des énergies renouvelables intermittentes.
L’année 2024 marque en tout cas un tournant pour l’Union européenne. Cette évolution témoigne des efforts continus pour décarboner le secteur énergétique et renforcer la sécurité énergétique du continent.